il fallait y penser avant

Certains élus et professionnels locaux du BTP, les carriers, se rendent compte peu à peu que la nouvelle route du littoral a été pensée avec quelques légèretés et outrecuidances pour ce qui concerne les sites potentiels d’extraction de matériaux. En effet, s’il en faut 18 millions de tonnes pour la version retenue de la route du littoral, allant de gros blocs à des roches de moindres tailles, remblais et enrochements, les sites actuels identifiés dans le Schéma Départemental des Carrières semblent insuffisants ou simplement contraignants de par leur situation géographique.

Pour pallier à ce qui a pu manquer en terme de réflexion, qui risque d’être probablement un contretemps fâcheux pour la Région, cette dernière collectivité tente un coup qui consiste à modifier le Schéma Départemental des Carrières pour y introduire les sites des Lataniers et de Bellevue (10 mt à eux deux) qui n’y étaient pas inscrits. Certains experts, représentants de l’état, élus locaux, réunis autour d’une table pour en discuter, estiment qu’il ne s’agit pas là d’une simple modification mais d’une révision qui implique deux à trois années de délais…

Il semble invraisemblable que la Région ait pu sous-estimer le temps nécessaire, à moins qu’en totale connaissance de cause, la manoeuvre soit délibérée pour éliminer le contretemps de la révision. Quoi qu’il en soit, les sites en question ne peuvent être retenus en raison des incidences “sur le plan environnemental et au niveau des nuisances”, souligne Jean Erpeldinger. Même la mairie de la Possession semble faire machine arrière à propos du site des Lataniers inaccessibles sans devoir casser des oeufs : il était quand même envisagé de bétonner le fond de la ravine pour en faire une voie d’accès pour les camions… Quant au site saintpaulois, sa position vis à vis du lagon, et les risques que ce dernier encourt, sans parler de la biodiversité menacée sur le site d’extraction lui-même, a décidé la mairie de Saint-Paul d’exclure purement et simplement la mise en exploitation.

Si la région a été capable de négliger cet aspect du projet (l’accès et la mise en fonction de ces carrières), tout comme elle minore la facture de la NRL, comment est-il possible qu’elle puisse nous garantir que leurs exploitations ne seront pas sans conséquences sur le plan environnemental ? La Région se veut être“carré” dans ce domaine, mais l’ensemble des approximations et des manquements de cette collectivité sur l’ensemble du projet mis bout à bout, les errements dans l’attribution des marchés à certains majors du BTP, les passages en force ou en douce, ne peuvent que nous faire douter, et douter de la “facture” qui nous sera délivrée, à nous les contribuables, à l’issue des travaux.

Par ailleurs la question se pose de savoir sur quels matériaux pourront compter les Réunionnais à l’avenir, dans la perspective d’aménagements urbains et de constructions de logements sociaux.

La précipitation de nos élus régionaux donne l’étrange impression que cette route est un caprice pour nos élites véhiculés et que la route multifonctions et écologique, qui nous a été vendue, est un leurre qui se révèle au fil du temps.

 

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