Pour un urbanisme respectueux de l’environnement
Je suis, depuis deux ans, conseillère municipale déléguée à l’approche environnementale de l’urbanisme. C’est une délégation que j’ai proposée parce que, pour moi, il est important que la municipalité puisse montrer et rendre concrète son ambition de créer, à travers ses différents projets d’aménagement de la commune, un cadre de vie agréable pour la population. Et, envisager l’urbanisme dans une approche environnementale, c’est justement bâtir dans le durable et penser le bien être des habitants.
En lien avec ma délégation, je participe donc au suivi des 3 projets de la mairie inscrits en approche environnementale :
– structuration du bourg de la Saline : projet d’envergure qui devrait voir la création de 1800 logements à terme ;
– restructuration du centre-ville : optimisation du patrimoine du centre ville, réaménagement des rues de l’Hyper centre, réaménagement du front de mer, réalisation d’un pôle d’entrée de ville ;
– ZAC Renaissance 3 : 89 ha de savane entre Plateau caillou et la ravine Fleurimont, avec un équilibre à trouver entre logements et activité économique.
Ce sont des projets pour lesquels, dans le cadre d’une approche environnementale, on mène spécifiquement une réflexion sur les choix énergétiques, l’environnement climatique, la gestion de l’eau, la gestion des déchets, l’environnement sonore, la diversité biologique, l’adaptation au site ; le but étant d’appréhender et d’intégrer de manière récurrente et transversale les problématiques environnementales à différents niveaux, depuis les études préalables jusqu’à la formalisation des documents.
Il faut admettre qu’inscrire un projet dans une approche environnementale, c’est des délais supplémentaires parce qu’il faut le temps des études préalables, du diagnostic des cibles environnementales pour définir les différents enjeux spécifiques au projet ; ça peut prendre un an. Mais je crois qu’il est important de se donner ce temps parce qu’on ne construit pas pour construire, on n’aménage pas pour aménager ; on construit et on aménage pour la population ; notre objectif devrait toujours être, au minimum, son bien être.
Je suis aussi présente dans les différentes commissions d’aménagement et commissions d’urbanisme, où je porte, là aussi, cette parole écologiste de la nécessité de l’équilibre du territoire et de la qualité du bâti. C’est vrai qu’on est toujours face à une espèce d’urgence à sortir les opérations de logements et d’équipements parce qu’on est face à une forte attente de la population qui veut enfin voir bouger St-Paul et puis que la mairie réponde à ses besoins. Mais je crois qu’il faut qu’on se donne les moyens de faire de la qualité et de montrer l’exemple, en tant que collectivité, en faisant le choix du durable et du responsable.
Les élus écologistes ont suivi, par exemple, le projet médiathèque, qui est un de nos projets phares, et qui va animer le pôle d’entrée de ville prévu dans le PRU. Ce sera un bâtiment Haute Qualité Environnementale ; un modèle à suivre, nous l’espérons, en matière d’éco construction.
Les élus écologistes participent aussi activement à la réalisation du Plan Local d’Urbanisme puisque je fais partie des 5 personnes qui forment le comité de pilotage de la réalisation de ce document. Evidemment une commune de 100 000 habitants et de 24 000 hectares à administrer ne peut bien fonctionner sans PLU ; il devenait impossible de travailler avec un document qui date de 1990 avec parfois de éléments de 1978. Nous nous réjouissons donc de pouvoir nous appuyer bientôt sur un document qui apporte une vision de l’organisation de notre territoire à long terme et basée sur la réalité.
Le document est en cours d’élaboration mais on peut d’ors et déjà dire, et on l’a dit lors des réunions publiques, qu’il donne beaucoup de droit à construire ; et c’est normal parce qu’il faut que les saint-paulois puissent se loger. Mais ce PLU qui est basé sur un Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui s’est construit avec les élus écologistes (participation de Jean Erpeldinger) comporte aussi un axe fixé dans le PADD qui nous semble essentiel, pour l’équilibre du territoire et la qualité de vie de la population, qui est : un développement qui préserve et valorise le capital environnement du territoire. Avec des principes tels que :
– Principe 10 : La réduction des déplacements et la mise en place de nouveaux modes de circulation doux.
– Principe 11 : La gestion des eaux (pluviales, potables et usées) au cœur des choix d’aménagement (zonage et règlement).
– Principe 12 : La promotion des modes de gestion durable du territoire par la mise en œuvre d’approches environnementales.
Nous avions proposés notamment :
o un effort soutenu d’amélioration des taux de rendement du réseau d’eau pour limiter les pertes de charge en ligne ;
o un effort de densification urbaine déjà mentionné par ailleurs dans ce PADD ;
o une volonté de « donner l’exemple » qui s’affichera dans les normes applicables aux bâtiments communaux construits dès à présent ;
o une vision nouvelle de la question des transports en commun sur la commune et notamment la recherche d’une articulation tram-train/TCSP local (cf. dernier chapitre du PADD) ;
o la création à terme d’une « maison de l’éco- citoyenneté » au service de la sensibilisation et du changement de pratiques pour rendre possible un développement durable effectif à partir d’une évolution des comportements individuels locaux.
– Principe 13 : Un espace naturel majeur préservé et mis en valeur au profit de chacun des bassins de vie ;
– Principe 14 : La mise en valeur du patrimoine naturel et historique.
Bien sûr pour préserver et valoriser notre capital environnement et maîtriser le développement du territoire, il faut s’en donner les moyens et ne plus tolérer d’infractions par rapport à ce qui est prévu par le PLU et que permet le code de l’urbanisme. Actuellement la mairie n’a qu’un seul agent assermenté qui dispose des compétences pour pouvoir poursuivre une infraction. Les policiers municipaux ne sont pas commissionnés, ni assermentés, ni formés pour pouvoir relever une quelconque infraction au code de l’urbanisme. Ils ne peuvent établir qu’un rapport d’information lorsqu’ils constatent une infraction présumée ou accompagner un agent assermenté à l’urbanisme en cas de besoin. Il nous semble donc d’ores et déjà indispensable de nous doter des moyens nécessaires pour ne plus perdre la maîtrise du territoire et veiller au bien être de tout un chacun.